AUTEUR :
Gautier Buresi
catégorie :
ABCDaire de l'architecture
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B comme Bâti : comprendre le vocabulaire de l’architecture
Le vocabulaire du bâti est essentiel pour appréhender les lieux et orienter les décisions de projet. Studio Gani met en lumière cette relation entre patrimoine et innovation.
temps de lecture :
5
minutes
Date de publication :
17 oct. 2025
B comme Bâti : comprendre le vocabulaire de l’architecture
B comme Bâti invite à revenir à l’essentiel. Comprendre le vocabulaire du bâti, c’est d’abord pouvoir lire un lieu, repérer ses forces et ses fragilités, puis traduire cette lecture en décisions de projet. Pour Studio Gani, installé entre Ajaccio et Paris, le langage du bâti n’est pas un simple code technique. Il est la clef d’une relation sensible entre patrimoine et contemporanéité, entre matière et usage.
Définitions essentielles du bâti (vocabulaire fondamental)
Le terme « bâti » désigne l’ensemble des constructions et de leurs éléments constitutifs. Il renvoie autant à la structure porteuse qu’à l’enveloppe, aux divisions intérieures et aux détails qui composent un édifice. Se familiariser avec ce lexique évite les malentendus entre maître d’ouvrage, architecte et artisan. Quelques termes utiles à connaître : structure pour la partie porteuse (poteaux, murs porteurs, dalles), enveloppe pour la peau du bâtiment (façade, toiture, menuiseries), fondations qui retransmettent les charges au sol, et ouvrages de second œuvre qui concernent les cloisonnements, les sols, les enduits et les équipements.
Par ailleurs, « patrimoine bâti » qualifie les édifices porteurs d’une mémoire collective. Une rénovation réussie exige de restituer cette mémoire sans figer le lieu. Ici, l’intervention cherche moins à s’imposer qu’à révéler l’existant.
Composantes matérielles et lexique des matériaux (pierres, bois, béton)
La matière est le langage visible du bâti. Pierre, bois, béton, métal, verre : chaque matériau porte des codes de construction, des qualités tactiles et des implications techniques. La pierre conserve la mémoire du site et inscrit le projet dans une tradition locale. Le bois dialogue avec la chaleur intérieure et la légèreté structurelle. Le béton, dans ses variantes, permet d’articuler de larges portées et des formes contemporaines. Comprendre ces matériaux et leur vocabulaire — parement, enduit, ossature, dalle, plancher — aide à choisir des solutions adaptées au climat, à l’usage et à l’entretien.
La préservation du bâti passe aussi par la connaissance des techniques traditionnelles et des traitements contemporains. Une lecture attentive du matériau oriente les choix de réparation ou de remplacement. Pour une ressource fiable sur le patrimoine et les matériaux traditionnels, le site du Ministère de la Culture propose des repères et des fiches techniques utiles aux maîtres d’ouvrage et professionnels : https://www.culture.gouv.fr/.
Lire le bâti : diagnostic, relevé et mémoire du lieu
Avant toute intervention, le bâti se lit comme un palimpseste. Les architectes procèdent à un relevé, examinent la stratigraphie des murs, identifient les joints, les reprises de maçonnerie, les traces d’anciennes extensions. Ce diagnostic établit l’état des lieux et éclaire les possibilités d’intervention. Il ne s’agit pas seulement de constater des pathologies, mais de comprendre pourquoi et comment le bâtiment a évolué.
La notion de relevé ou d’état des lieux s’accompagne d’autres documents : plans, coupes, photos d’archives, notices descriptives. Ces livrables servent de base aux propositions qui cherchent à restituer l’âme du bâti tout en le transformant pour de nouveaux usages. Pour voir comment cette lecture se traduit en projet, il est pertinent de découvrir les réalisations de l’atelier et les approches mises en œuvre : /projets.
Le bâti et la règle : urbanisme, protection et normes
Le vocabulaire du bâti est aussi un vocabulaire réglementaire. Emprise au sol, surface de plancher, coefficient d’occupation des sols, servitudes, secteur sauvegardé et intervention de l’Architecte des Bâtiments de France sont des notions qui encadrent toute opération. Connaitre ces termes permet d’anticiper les étapes administratives et d’éviter des surprises en phase de permis de construire ou de déclaration préalable.
De plus, la rénovation engage des normes de sécurité, d’accessibilité et de performance énergétique. La formulation du programme doit préciser les exigences en matière d’isolation, de ventilation, de performances thermiques et de sécurité incendie. Traduire ces contraintes en vocabulaire clair facilite les échanges entre bureau d’études, entreprises et maître d’ouvrage et préserve la cohérence architecturale du projet.
Du vocabulaire à l’action pour le maître d’ouvrage (usages et enjeux)
Pour un propriétaire, s’approprier le vocabulaire du bâti ouvre la voie à un dialogue éclairé avec l’architecte. La demande initiale gagne en précision lorsque l’on distingue « surface utile », « surface de plancher » et « emprise au sol ». De même, demander des plans en coupe, des schémas de principe et une notice récapitulative permet d’évaluer la faisabilité technique et financière d’un projet.
Dans les opérations de réhabilitation, il est utile de demander au professionnel une lecture de la « stratigraphie » des parois et une proposition de traitements compatibles. Cette exigence technique n’est pas un caprice : elle vise à préserver la qualité du bâti et à garantir la durabilité des interventions. Articuler ces éléments dans le cahier des charges évite des opérations contradictoires et limite les pertes de sens entre l’histoire du lieu et son avenir.
Exemples concrets : restituer le bâti sans le travestir
Dans les projets de villas en Corse ou de rénovation d’appartements parisiens, la manière de nommer les choses influence la manière de faire. Un toit traité comme élément patrimonial recevra une attention différente d’un simple « toit-terrasse ». Un mur en pierre relevé comme « parement porteur » orientera le choix des méthodes de réparation vers des solutions qui préservent la respiration des matériaux. Studio Gani privilégie une posture où la transformation du bâti s’inscrit dans une lecture fine du site : orientations, usages, mémoire des lieux. Le geste architectural consiste souvent à révéler ce qui existe déjà, à restituer une logique constructive et à inscrire les nouvelles interventions en filigrane.
Conclusion
Apprendre le vocabulaire du bâti, c’est se donner les moyens d’un projet éclairé. Ce langage partageable permet de préserver la mémoire d’un lieu tout en l’adaptant aux exigences contemporaines. Pour Studio Gani, chaque terme — structure, envelope, stratigraphie, emprise — est un outil de pensée au service d’une architecture qui dialogue avec son contexte et accompagne ses futurs habitants. Pour approfondir ces notions ou engager une lecture de votre bâtiment, il est possible de consulter les réalisations de l’atelier et de prendre contact avec l’agence. L’enjeu demeure l’usage et la transmission : des lieux qui accueillent, protègent et racontent une histoire aux générations qui les habitent.